Rédigé par Jacqueline Bringel-Bastide et publié depuis
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La poésie est perdue, Guenièvre est à nouveau arrachée à Arthur.
Nos gouvernants sont des hommes d'affaires ; ils ont perdu la mandorle, non celle des saints mais celle des êtres de légende.
L'analyse, la comptabilité, la froide spéculation (qui n'a même plus le sens de recherche cognitive, mais seul celui de recherche du profit) ont enfermé la Reine dans une Tour où n'est pas né encore celui qui partira à sa recherche sans savoir où la chercher.
Aujourd'hui, celui qui touche à l'âme et qui semble se moquer des shèmes habituels de la relation sociale, hiérarchisée, compartimentée, "imagisée, celui-là se voit épinglé tel un coléoptère, au mur de la honte qu'offre la liste des prétendues sectes, classées ainsi, selon des critères qui devraient prêter à rire, s'ils ne faisaient pas pleurer.
Tout cela glace le coeur. Et si les relations interpersonnelles peuvent encore nous réchauffer, le pourront-elles longtemps?
Si l'on en croit Patrice de la Tour du Pin,
"Tous les pays qui n'ont plus de légende Seront condamnés à mourir du froid...", nous dit-il.
Du froid du désamour, du froid du pseudo bon-sens, du froid de ce qui rampe, du froid de la rationalité dévoyée de son rôle de servante en reine marâtre, usurpatrice du trône de la douce Guenièvre.
Jacqueline Bastide