Gérer et générer

Ce triste XXIe siècle a si peur du gouffre vers lequel il glisse inexorablement qu'il s'accroche au modèle qui avait si bien réussi au XXe : la gestion ! Or gérer est affaire de comptable et on ne gère que quand rien ne pousse à changer : on gère un champ clos... dès que s'ouvre une porte, gérer devient un outil aussi stupide qu'une aiguille à tricoter utilisée pour allumer un feu.

Gérer nous pousse aux réservoirs et tout ce qui devrait être de l'ordre du flux qui ne fait que passer, est considéré comme erreur, voire comme faute impossible à pardonner. La gestion demande de resserrer, colmater ce qui fuit et ce n'est pas elle qui nous permettra de mettre en oeuvre des comportements qui génèreront du nouveau.

Gérer et générer sont deux énergies, deux manières d'être et d'agir qui sont dialectiques, pas opposées mais aussi différentes et semblables que le jour et la nuit.

Que proposer sinon le mariage, du moins le marivaudage entre le raisonnable et le fou, le sérieux et le léger et ainsi naîtra quelque chose d'aussi magique que l'eau qui est fille d'hydrogène et d'oxygène réunis et qui ne leur ressemble pourtant en rien.