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Mes flashes...mes humeurs

Les temps ne sont plus à l'énergie du rassemblement mais à celui du mystère des rencontres improbables

Les temps ne sont plus à l'énergie du rassemblement mais à celui du mystère des rencontres improbables

Yes, "the times, they are a'changin' ". Il y a longtemps qu'il nous le dit, le vieux Bob !
Et si enfin, nous y étions, si le long corridor touchait à sa fin, si véritablement les derniers soubresauts d'une humanité empêtrée dans ses frustrations, ses remords, ses peurs si radicalement exacerbées allaient enfin permettre la naissance de nouvelles attitudes relationnelles ?
L'Amour, on nous en parle depuis si longtemps... on lui a donné tant et tant de noms et ce n'est toujours qu'une vague aspiration pour nous autres humains... Où en sommes nous, d'ailleurs ? Dans une civilisation qui fait de la fraternité un business, de l'identité , une raison de se battre, de la charité, un dédouanement par quelques pennies. "Trois francs six sous" de bonne conscience et même pas de possibilité de dire "un euro dix centimes" le sourire.
Mais, malgré tout on compte toujours. On compte ce qui se voit... les votants, par exemple. Et on se dit satisfait d'avoir gagné. Gagné quoi ? Un petit tour dans le grand cirque des élus ? Et on en revient au mot "Amour". Les élus, ceux qui représentent ceux qui les aiment ? Mais voilà bien le bout du système. Peut-on représenter quelqu'un qu'on n'a jamais vu, peut-on, d'ailleurs, représenter qui que soit ? Quelle tromperie ! quel simulacre ! Donner sa voix à quelqu'un d'autre, c'est s'autoriser à être Ponce Pilate, à dire "je n'y étais pas" donc "je n'en suis pas" et de s'endormir tranquille, malgré tout.

Si l'on cessait enfin de compter, de vouloir à tout prix faire nombre pour faire pression. Ce n'est pas une incantation, c'est un constat. Être gros et vouloir grossir encore mène à l'état de grenouille. A la fragilité absolue : un symbole, les twin towers. Quel cible merveilleuse, même si, comme certains le pensent, ne sont pas les tireurs ceux qui ont été désignés. Je passe également sur la faillite des Lehman Brothers et celle annoncée d'autres géants !
Les temps ne sont plus à l'énergie du rassemblement. Rassemblement demande leader et l'on voit bien que le charisme n'a plus droit de cité. Non pas que le charisme n'existe plus, mais il n'a pas vocation à créer des foules... tout simplement parce que la foule n'a pas de souveraineté, elle dépend de ce qui l'a constituée, Hitler ou Martin Luther King (Johnny Halliday aussi...). Que lui reste-t-il quand l'un ou l'autre est rayé du paysage ? Une déroute, un sentiment d'être orphelin. Où donc est la souveraineté personnelle, alors ? Ne reste qu'à pleurer en disant "pas de ma faute", n'est-ce pas Ponce Pilate.
La souveraineté personnelle appelle la totale responsabilité, la totale liberté qui engage et ne demande pas, pour aimer autrui, que la réciproque soit vraie. Là est le grand paradoxe : l'agapè inconditionnelle ne dépend que de moi. Quelle puissance !
Et pourtant, cela ne me laisse pas seul. Parce que cette auto-rité m'ouvre les yeux sur ce qui n'est pas moi, sur ce qui n'est pas catalogué, sur ce qui sort du cadre de ce que j'ai pour habitude de fréquenter. Cette auto-nomie, cette personnelle création de ma propre loi, n'est viable que si je sais que mon chemin n'est pas tout tracé, que si je me confronte aux cailloux qu'on ne verrait sur nulle carte d'état major et qui pourtant me font trébucher et, ce faisant découvrir ces pierres superbes qui me permettront, tel le Facteur Cheval, de créer mon Palais Idéal. Et mon Palais Idéal sera un palais immatériel fait de rencontres improbables.
Toi, qui n'as aucune chance d'être repéré par moi, parce que TU n'es pas comme MOI, Toi, je te salue comme une épiphanie qui augmentera ma perception d'un paysage qui était là pourtant et que je ne pouvais voir parce que je n'avais en moi aucune référence me permettant de te découvrir. Et même si nous ne faisons que passer, nous nous serons augmentés l'un l'autre et s'ouvrira alors la voie de la gratitude, antichambre du perpétuel nouveau.

Jacqueline Bastide 31 mars 2010

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